Les liquidités, le nerf de la guerre
Sophie Ingram
Chaque jour, des entreprises vouées au succès grâce à des produits innovants et des entrepreneurs pleins d’énergie ferment du jour au lendemain car elles ne peuvent plus payer leurs fournisseurs. Gérer une entreprise, ce n’est pas seulement avoir un produit clé, c’est aussi négocier, se questionner, prévoir et savoir s’adapter. L’une des variables les plus importantes, c’est la gestion des liquidités.
L’entrepreneur entouré d’investisseurs doit gérer son financement pour donner des retours réguliers
L’entrepreneur qui se lance a parfois besoin de faire appel à financement externe en raison de l’activité lancée (besoin d’installation ou matériel coûteux notamment) et il va regarder de très près ses liquidités, d’une part parce qu’il a pris des engagements onéreux (crédit, échéances courtes pour les amortissements) mais également parce qu’il est en étroite collaboration avec un investisseur tiers (banque ou institution de soutien) qui va lui demander des situations financières régulières, des retours sur son activité et des budgets. Il arrive même que ce chef d’entreprise fasse appel volontairement à un organe de révision afin d’obtenir un regard externe et une attestation de ses comptes. Cet entrepreneur va naturellement jauger chaque frais, le retour qu’il aura pour lui et chacune de ses dépenses se fera plutôt timidement.
L’entrepreneur autofinancé doit mettre en œuvre des stratégies et acquérir des connaissances poussées sur la gestion de la trésorerie
Au contraire, certains entrepreneurs n’ont besoin que de leur ordinateur et de leur « tête » pour mettre en place leur business. Sans contrainte et regard d’un tiers, ces entrepreneurs seront davantage laissés à eux-mêmes dans leur gestion et ne pourront jauger du fonctionnement de leur entreprise que par leur propre regard. Naturellement, le chef d’entreprise déploie un maximum d’effort pour satisfaire son client et rendre un produit ou un service irréprochable et il peut en oublier toute la gestion administrative qui va avec, et cela avec des conséquences parfois désastreuses. Il est important de comprendre que la réussite d’une entreprise ne repose pas que sur le produit qu’elle vend mais également sur la gestion de l’entreprise dans son ensemble. Sans connaissance particulière, la tenue de l’administratif, la gestion des encaissements et la vision à moyen terme peut se révéler être un casse-tête pour certains.
Les risques de la gestion intuitive
Le manque de liquidités est en général la première des conséquences lorsqu’une entreprise n’a pas mis l’accent nécessaire sur sa gestion et sur une bonne organisation. Chaque processus de l’entreprise, qu’il s’agisse de l’achat, de la vente, des salaires, du stockage de matériel, se traduit à plus ou moins court terme en entrée ou sortie de cash. Une entreprise qui aura mal géré sa facturation, ses engagements peut malgré un bon produit et un brillant entrepreneur, se retrouver en situation d’illiquidité et devoir mettre la clé sous la porte.
En conclusion, chaque entrepreneur se doit de se questionner sur la manière dont l’entreprise peut dès sa création optimiser sa gestion pour éviter une situation d’illiquidité, depuis le cycle opérationnel et la production jusqu’à l’établissement de budgets.
Co-fondatrice Ziboox sàrl
Experte comptable